Par Bertin Al-Bashir
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À Kinshasa, l’accès à un logement devient un véritable parcours du combattant pour les jeunes en quête de stabilité. Une pratique courante dans la capitale congolaise consiste pour les bailleurs à exiger une garantie locative exorbitante, allant parfois jusqu’à 10 mois de loyer d’avance. Cette situation accentue les difficultés économiques des jeunes et dépasse largement les recommandations prévues par la loi congolaise.
Dans la majorité des quartiers de Kinshasa, que ce soit à Limete, Matete ou Ngaliema, les jeunes locataires sont confrontés à des demandes de garantie locative disproportionnées. Certains bailleurs imposent de verser l’équivalent de 10 mois de loyer avant même de pouvoir accéder à un logement. Ainsi, pour un appartement dont le loyer mensuel est de 300 USD, un locataire doit débourser 3 000 USD d’avance, une somme impossible à rassembler pour de nombreux jeunes Kinois, souvent en début de carrière ou étudiants.
Ces pratiques contribuent à l’engorgement des quartiers populaires, où la précarité est omniprésente, ou encore forcent de nombreux jeunes à continuer de vivre avec leurs parents par manque de moyens.
Ce que dit la loi congolaise sur la garantie locative
La législation congolaise, en particulier la Loi n°15/025 du 31 décembre 2015 portant régime général des baux à loyer, est pourtant claire à ce sujet. Selon cette loi, la garantie locative ne doit pas excéder l’équivalent de trois mois de loyer. Cet encadrement vise à protéger les locataires contre les abus des bailleurs et à rendre le marché locatif plus accessible.
Cependant, dans la réalité, cette disposition légale est peu respectée à Kinshasa. Les bailleurs contournent la loi en réclamant des montants bien supérieurs à la limite fixée, sans craindre de sanctions. Cette situation s’explique par un manque de contrôle rigoureux et d’application des règles par les autorités locales, laissant ainsi le champ libre à de nombreux propriétaires.
Les impressions des jeunes Kinois
Face à ces exigences exorbitantes, de nombreux jeunes Kinois expriment leur désarroi. « Je gagne à peine 200 USD par mois. Comment pourrais-je rassembler 2 000 ou 3 000 USD pour un loyer d’avance ? » déplore Jean-Luc, un jeune diplômé en quête d’emploi.
Nadine, une étudiante vivant avec ses parents, se dit découragée par les conditions locatives actuelles : « Je voulais devenir indépendante, mais avec ces prix et les garanties exigées, il est presque impossible de quitter la maison familiale. »
Ces témoignages soulignent l’urgence d’une réforme dans le secteur locatif, afin de permettre aux jeunes Kinois d’accéder à un logement sans subir des exigences disproportionnées.
Il convient de noter qu’à Kinshasa, la pratique de la garantie locative atteint des sommets, avec des bailleurs qui exigent parfois jusqu’à 10 mois de loyer d’avance, en totale violation de la loi congolaise. Cette situation met en difficulté de nombreux jeunes, qui se retrouvent exclus du marché locatif ou forcés de vivre dans des conditions précaires. Un meilleur encadrement juridique et une régulation plus ferme sont nécessaires pour résoudre cette crise du logement dans la capitale congolaise.