Kinshasa paralysée : la nécessité urgente de décentraliser l’administration publique et de repenser la mobilité urbaine

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ACTU NGOLO TV
Alors que les embouteillages dans la capitale congolaise prennent chaque jour davantage des allures de crise chronique, les voix se multiplient pour appeler à des solutions structurelles et durables. Parmi elles, l’une des propositions les plus pertinentes est celle qui appelle à la décentralisation de l’administration publique et à une réforme profonde de la mobilité urbaine.
Chaque jour, des milliers de véhicules convergent vers le centre-ville, plus précisément vers la commune de la Gombe, qui continue de concentrer l’essentiel des activités politiques, économiques, diplomatiques et administratives du pays. Résultat : des embouteillages monstres, une perte de productivité, une pollution croissante, et un quotidien infernal pour des millions de Kinois.

Selon certains observateurs, tant que la Gombe restera le point focal de l’administration, aucun plan de circulation ou projet de voirie ne suffira à régler durablement le problème. « Pourquoi concentrer tous les ministères dans une seule commune ? Pourquoi ne pas répartir les institutions à travers la ville, en attribuant par exemple un ministère par commune ? », s’interroge Osée Ngolo, Journaliste et Directeur Général du média ACTU NGOLO TV.
Une telle démarche permettrait non seulement de désengorger la Gombe, mais aussi de stimuler le développement local dans d’autres communes, souvent négligées.

En matière de mobilité, des efforts ont été amorcés par l’ancien gouverneur de la ville, aujourd’hui Sénateur, Gentiny Ngobila Mbaka, à travers un programme de réhabilitation et de construction de routes transcommunales. Des avenues telles que Elengesa, Kikwit, Manifeste, Landu, Birmanie, Mongala, Nzolani, Cecomaf, le boulevard Biangala, Victoire, Pozo, Assossa, ou encore Ngiri-Ngiri,… figurent parmi les artères modernisées sous son leadership. « Ces routes ont contribué à désenclaver plusieurs quartiers et à fluidifier la circulation dans des zones autrefois très enclavées », note un expert en urbanisme.

Autre projet d’envergure porté par le même acteur politique : le projet « Métro Kin », une initiative visionnaire visant à doter Kinshasa d’un transport ferroviaire urbain moderne, capable de désengorger les grandes artères et de faciliter la mobilité quotidienne de millions de citoyens. Si ce projet voyait le jour, il représenterait une réponse durable à l’asphyxie routière de la capitale.

Mais au-delà de ces initiatives, la ville a besoin d’une véritable refonte de son modèle d’organisation urbaine. Une ville de plus de 15 millions d’habitants ne peut reposer uniquement sur une mobilité routière centrée sur la voiture personnelle. Il faut investir massivement dans les transports collectifs, les routes secondaires, les infrastructures modernes et une décentralisation administrative effective.
À l’heure où Kinshasa aspire à se hisser au rang des métropoles africaines modernes, il est impératif que les pouvoirs publics embrassent une vision urbaine audacieuse, fondée sur l’équité territoriale, la déconcentration et l’innovation en matière de mobilité.