KINSHASA EN QUÊTE DE CAPITAINE : LE MANDAT FLOU DU GOUVERNEUR DANIEL BUMBA LUBAKI
Par Osée Ngolo LaPlume Engagée | ACTU NGOLO TV | +243834344477

Depuis son arrivée à la tête de Kinshasa, Daniel Bumba Lubaki donne l’impression de naviguer à vue, sans cap, sans vision, sans rythme. Ce qui devait être un souffle nouveau s’est transformé en un épais brouillard administratif, où règnent opacité, amateurisme et inertie. La capitale, pourtant stratégique sur tous les plans, ressemble aujourd’hui à une géante abandonnée, tenue à bout de bras par le système D de ses habitants. Et pendant ce temps, l’Hôtel de Ville s’embourbe dans une gestion qui frise l’irresponsabilité.
L’attentisme érigé en méthode de gouvernance
Daniel Bumba a hérité d’un mandat court mais stratégique, qui devait servir à redonner confiance aux Kinois. Au lieu de cela, il a préféré l’immobilisme. Aucun projet structurant. Aucune réforme visible. Aucune présence significative sur le terrain. Le gouverneur semble enfermé dans son bureau, loin des réalités de la ville, pendant que Kinshasa continue de suffoquer sous le poids des embouteillages, de l’insalubrité, de l’insécurité et du désordre urbain.
Un silence inquiétant s’est installé autour de lui. Où est le plan d’urgence promis ? Où sont les descentes sur le terrain ? Où sont les signaux forts ? Son manque de charisme et de leadership opérationnel commence à poser problème.
Une équipe minée par les scandales et la médiocrité
Pire encore, l’entourage immédiat du Gouverneur laisse à désirer. Son Directeur de Cabinet, Israël Mutala — pourtant journaliste de formation — est cité dans des pratiques douteuses, frisant la délinquance administrative et l’abus de pouvoir. Une équipe incapable de produire des résultats concrets ne fait que renforcer le sentiment de déconnexion entre les autorités et le peuple.
Comment comprendre qu’en pleine crise urbaine, le cabinet du Gouverneur soit plus préoccupé par le contrôle des marchés, des commissions, ou des règlements internes, que par des solutions palpables aux problèmes criants des Kinois ?
Les grandes absences de Bumba : urbanisme, sécurité, transports, propreté
Urbanisme : Kinshasa se construit dans le chaos. Les constructions anarchiques continuent sans frein. Nous avons vu les démolitions promises, mais où est le schéma directeur ?
Sécurité urbaine : Les kulunas ont repris de l’audace dans certains coins. Les marchés deviennent des zones de non-droit, sans surveillance policière. La peur a remplacé la confiance.
Transports : Le désordre des taxis-bus, l’absence de feux tricolores fonctionnels, et les embouteillages interminables témoignent d’une absence de politique urbaine cohérente.
Salubrité : Malgré la taxe de la DGRK pour l’assainissement, Kinshasa est toujours aussi sale. Où va l’argent ? Pourquoi n’y a-t-il pas un plan structuré avec les communes ?
Quelles solutions concrètes ?
- Nommer une cellule de crise urbaine composée d’experts en aménagement du territoire, en urbanisme, en mobilité et en gouvernance. Une sorte de « task-force » indépendante avec pouvoir exécutif direct.
- Lancer des forums communaux citoyens mensuels pour écouter les préoccupations des Kinois, créer des canaux directs entre la population et le pouvoir urbain, et favoriser la redevabilité.
- Mettre en œuvre un plan de 100 jours à impact visible, basé sur 5 piliers : salubrité, sécurité, fluidité du transport, discipline commerciale et lutte contre la corruption.
- Digitaliser la gouvernance urbaine, avec des plateformes de plaintes, de suivi de projets et de feedback citoyen en ligne.
- Auditer publiquement le cabinet du Gouverneur et ses dépenses pour restaurer la confiance et éviter que l’Hôtel de Ville ne se transforme en une entreprise familiale.

Gouverner Kinshasa n’est pas un luxe, c’est une urgence nationale.
Daniel Bumba Lubaki n’a plus droit à l’erreur. S’il continue à gérer la ville comme un comptoir sans âme, l’histoire le retiendra non comme un bâtisseur, mais comme un passager fantôme au sommet de la plus grande ville d’Afrique francophone.
Il est temps que le Gouverneur se réveille. L’heure n’est plus à l’observation, mais à l’action. Kinshasa mérite mieux. Les Kinois exigent plus. Et l’histoire jugera.