La CENCO tacle Jean-Pierre Bemba : « Veut-il ramener le pays à l’époque où il faisait tuer des innocents ? »
Par Osée Ngolo
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L’affrontement verbal entre la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et le Vice-Premier Ministre en charge des Transports, Jean-Pierre Bemba, a franchi un nouveau cap. En réaction aux critiques de Bemba envers l’Église catholique, la CENCO a publié une déclaration cinglante, dénonçant ce qu’elle qualifie d’« inepties » proférées par le dirigeant congolais.
La CENCO ne mâche pas ses mots :
« Il y a lieu de se demander si, avec ses propos, Monsieur Bemba veut ramener le pays à l’époque où il avait fait tuer des innocents à Kisangani et à Kinshasa. »
Cette sortie fait écho aux violences passées attribuées à Jean-Pierre Bemba, alors chef du Mouvement de Libération du Congo (MLC), notamment lors des affrontements sanglants de Kisangani et les tensions dans la capitale à l’époque des conflits politico-militaires.
La réaction de la CENCO fait suite à des déclarations du Vice-Premier Ministre visant à discréditer le rôle de l’Église dans la vie politique du pays. Or, l’Église catholique reste l’un des acteurs les plus influents de la société civile congolaise, régulièrement engagée dans les débats démocratiques, l’observation électorale et les questions de justice sociale.
Cette nouvelle passe d’armes ravive les tensions entre une partie de la classe politique et l’institution ecclésiale, dans un contexte préélectoral où les sensibilités sont à fleur de peau. L’Église, fidèle à son rôle de veille morale, appelle à la retenue et au sens de responsabilité, tout en réaffirmant son droit de parole dans la gestion de la chose publique.
Alors que le climat politique se crispe, cette confrontation pourrait bien annoncer un bras de fer plus large entre l’Église et certains membres du gouvernement.
