Monnaie nationale : le Franc Congolais, miroir de notre souveraineté oubliée — plus nous fuyons notre monnaie, plus elle perd de la valeur. « Défendre notre monnaie, c’est défendre notre nation »
Écrit par Osée Ngolo LaPlume🖋️ Engagée, Journaliste – ACTU NGOLO TV | +243834344477
À chaque fois que le taux de change bouge, c’est tout un peuple qui tremble.
À Kinshasa comme à Lubumbashi, à Goma comme à Mbuji-Mayi, à Bandundu-ville, à Kikwit ou encore dans le territoire de Bulungu, les regards se tournent aussitôt vers le dollar américain, devenu l’unité de mesure de nos vies, de nos rêves et de nos peurs.
Et pourtant, au cœur de cette dépendance presque culturelle, une question fondamentale s’impose :
Avons-nous encore foi en notre propre monnaie ?
🔹 Le Franc Congolais, symbole malmené de notre indépendance économique
Le Franc Congolais (CDF) n’est pas un simple billet.
C’est le témoin silencieux de notre histoire, de notre fierté et de notre combat pour la dignité.
Il incarne l’âme économique de la République Démocratique du Congo, un pays immensément riche en ressources naturelles, mais paradoxalement pauvre en confiance envers lui-même.
Chaque coup de spéculation sur le marché des changes, chaque hausse injustifiée du taux, est une gifle à notre souveraineté.
Chaque billet de 500, 1 000 ou 10 000 FC raconte une histoire : celle d’un peuple qui a combattu pour son indépendance politique, mais qui peine encore à conquérir son indépendance économique.

L’annonce faite ce 31 octobre 2025 par la Banque Centrale du Congo (BCC), sous la signature de son Gouverneur André Wameso Nkulaloki, est bien plus qu’une simple note technique : c’est un appel à la conscience nationale.
Face aux tensions observées sur le marché des changes, la BCC a réaffirmé sa capacité à stabiliser la monnaie par des interventions ciblées.
Mais au-delà des chiffres, c’est un message fort : le Franc Congolais ne sera pas abandonné.
🔹 Une bataille de confiance, plus que de chiffres
Une monnaie ne vit pas seulement par sa valeur économique.
Elle vit par la confiance et la fierté de ceux qui la portent.
Or, depuis trop longtemps, le Congolais moyen doute de son propre Franc.
Dans les rues de Kinshasa, dans les marchés de Kikwit, sur les avenues de Lubumbashi, au cœur de Bandundu-ville ou encore dans les villages du territoire de Bulungu, les prix s’affichent en dollars comme si le CDF n’était qu’un symbole secondaire.
Mais plus nous fuyons notre monnaie, plus elle perd de la valeur.
Le dollar ne doit pas être notre réflexe de survie, mais un instrument complémentaire.
Car en vérité, le Franc Congolais ne se renforce pas à la Banque Centrale, il se renforce dans nos mentalités.
Quand un commerçant à Bandundu-ville choisit d’afficher ses prix en Francs Congolais, il pose un acte patriotique.
Quand un propriétaire à Kinshasa accepte le paiement du loyer en CDF, il écrit une page d’honneur.
Quand les citoyens du territoire de Bulungu, Mbanza-ngungu achètent, vendent et épargnent en Francs Congolais, ils deviennent les vrais défenseurs de notre souveraineté.
🔹 Le patriotisme économique : une urgence nationale
Nous avons longtemps cru que la souveraineté s’arrêtait aux frontières.
Non. Elle commence dans le porte-monnaie de chaque Congolais.
Tant que nous continuerons à idolâtrer le dollar, nous continuerons à affaiblir notre propre pilier économique.
La Banque Centrale, à travers ce communiqué, appelle à un sursaut collectif.
Elle invite les opérateurs économiques, les fonctionnaires, les commerçants, les institutions et même les bailleurs de logements à revaloriser la monnaie nationale.
Oui, il est temps que les contrats de bail, les transactions commerciales, les salaires, la vente des parcelles et des concessions (fermes) se fassent en Franc Congolais.
Car la vraie indépendance économique commence là : dans le courage d’utiliser notre propre monnaie, non par contrainte, mais par conviction.
🔹 Un appel à la fierté collective
Ce communiqué de la BCC ne parle pas seulement d’économie.
Il parle de dignité nationale.
Il nous rappelle que chaque peuple qui a grandi économiquement a d’abord cru en sa propre monnaie.
Le Nigeria, le Ghana, l’Afrique du Sud… tous ont traversé des crises, mais aucun n’a renié sa monnaie.
Et nous ?
Allons-nous continuer à vivre à genoux devant le dollar ?
Allons-nous accepter que nos enfants grandissent dans un pays où l’unité de valeur nationale est méprisée jusque dans les foyers ?
Non.
Le moment est venu de redonner au Franc Congolais la place qu’il mérite : celle du cœur battant de notre économie.
🔹 Pour un Congo qui croit à nouveau en lui-même
À Kinshasa, Lubumbashi, Mbandaka, Kisangani, Bukavu, Goma, Butembo, Beni, Kalemi, Kolwezi, Moanda, Boma, Matadi, Inongo, Nioki, Bandundu-ville, Kikwit, Bulungu, et partout ailleurs, ce message doit résonner :
« Le Franc Congolais est notre miroir.
Si nous le méprisons, c’est nous-mêmes que nous rabaissons.
Si nous le défendons, c’est notre nation que nous relevons. »
Défendre notre monnaie, c’est défendre notre nation.
C’est affirmer que nous ne serons pas éternellement dépendants des monnaies étrangères pour vivre, commercer, investir ou rêver.
🟦 Conclusion : le Franc Congolais, une cause nationale
La Banque Centrale a pris ses responsabilités.
À nous maintenant de prendre les nôtres.
Que chaque citoyen, chaque commerçant, chaque bailleur, chaque notaire, chaque entrepreneur, chaque autorité publique fasse du Franc Congolais un étendard de fierté et de confiance.
Que les ventes de terrains, de maisons, de concessions agricoles et de fermes se fassent désormais en Franc Congolais.
C’est ainsi que nous redonnerons à notre monnaie sa dignité et sa force réelle.
Car aucune nation ne s’élève durablement sur la monnaie des autres.
Et aucun peuple ne prospère sans croire à sa propre valeur.
Le Franc Congolais n’est pas faible : il est simplement orphelin de notre foi collective.
Alors, redonnons-lui vie, redonnons-lui sens, redonnons-lui puissance.
Parce qu’au fond, défendre notre monnaie, c’est défendre notre avenir.
« Défendre notre monnaie, c’est défendre notre nation. » Citation d’ Osée Ngolo
