RDC-Kananga : Quand l’autorité spirituelle se fait arme de destruction
Par Osée Ngolo LaPlume🖋️ Engagée | ACTU NGOLO | +243834344477
À Kananga, un drame spirituel d’une gravité inouïe vient de secouer la conscience collective.
Ce qui devait être un refuge de paix s’est transformé en champ de ruines morales : un pasteur, censé être le gardien des âmes, aurait brisé un mariage après avoir échoué à séduire la femme d’autrui.
Rebecca Katumuebe, mère de cinq enfants, n’a commis qu’un seul “crime” : celui d’avoir dit non aux avances de son pasteur, Josué Komande.
Refus qui aurait déclenché une vengeance d’une rare cruauté. Ne pouvant assouvir son désir, l’homme de Dieu déchu aurait ourdi un mensonge diabolique : accuser sa fidèle de sorcellerie auprès de son mari.
Résultat ? Un foyer brisé, une femme humiliée, cinq enfants désemparés et une communauté spirituellement traumatisée.
Dans une société où la foi devrait guérir les cœurs, voici qu’elle devient l’arme des manipulateurs.
Le sanctuaire s’est mué en tribunal, et le pasteur en bourreau d’une femme sans défense.
L’église, censée être un havre de vérité, devient parfois un théâtre de domination et de trahison, où les mots « ainsi parle l’Éternel » sont instrumentalisés pour satisfaire des pulsions charnelles.
Comment une autorité spirituelle, censée refléter la lumière, peut-elle se vautrer dans l’obscurité la plus totale ?
Combien de femmes, comme Rebecca, subissent en silence ces abus, étouffées par la peur d’être traitées d’impies ou de rebelles ?
Ce scandale dépasse le simple fait divers : il met à nu une plaie profonde dans nos communautés religieuses.
L’abus de pouvoir spirituel est une réalité taboue, souvent dissimulée derrière le voile du respect pastoral. Pourtant, il détruit des vies, des foyers et parfois même la foi.
Le cas Rebecca Katumuebe appelle à une réforme morale et spirituelle urgente.
Il est temps que les églises cessent de protéger les prédateurs sous prétexte d’“onction”.
Il est temps que la justice s’invite aussi dans les temples.
Car Dieu n’a jamais mandaté un pasteur pour dominer, manipuler ou briser — mais pour guider, aimer et restaurer.
Et si le véritable exorcisme, aujourd’hui, consistait à chasser les faux prophètes qui se cachent derrière les pupitres ?
L’affaire Josué Komande doit servir d’électrochoc national.
La foi ne doit plus être un terrain de chasse pour les manipulateurs.
Kananga, et au-delà, le Congo tout entier doit entendre le cri de Rebecca : celui d’une femme debout, brisée mais pas vaincue, symbole de toutes celles qu’un système religieux sans contrôle a réduites au silence.
