Rédaction : +243818143137
Pendant longtemps les congolais ont crû que la pseudo communauté internationale dont la France pouvait résoudre ,de manière désintéressée, ses problèmes alors que ce n’était qu’une lecture erronée des choses. La récente visite du Président français Emmanuel Macron et son incapacité à condamner explicitement le régime de kigali en est une preuve éloquente.
Le Rwanda qui a pris depuis plus de vingt (20) ans l’habitude d’envoyer en RDC, une avalanche de coups de feu, d’obus et de missiles en guise d’hégémonisme d’un pays décidé à se servir de la rente mémorielle du génocide de 1994 pour mettre sous coupe réglée le Géant d’Afrique centrale. Aujourd’hui ce pays agresseur opère sous le label M-23 pour déstabiliser le Congo. Cependant, il reste sans sanctions de puissances mondiales, car, selon Emmanuel Macron, les causes sont endogènes.
En tant que Professeur des universités, j’ai toujours enseigné à mes étudiants dans le cours des » Aspects politiques et administratifs du développement en RDC « que, le sous- développement de cette dernière a deux origines, notamment les causes exogènes et endogènes.
Nombreux spécialistes du Tiers – Monde comme Samir Amin, l’Ecole de Cheik Anta Diop, J.kizerbo, Batuke Zanga, Kalele et les altermondialistes pour ne citer que ce petit échantillon, ont beaucoup écrit sur les causes externes du sous-développement pour y revenir en ce moment.
Le discours de Macron relève des facteurs endogènes, français de son état, il ne voit que les intérêts de son pays et je ne peux pas l’en vouloir d’avoir omis » la dimension exogène » de la crise et sous-développement de la RDC. Et ça m’intéresse en tant que congolais. Puis-je, ici, tenter de remuer la plaie en clarifiant la dimension endogène des faiblesses isolées par lui?
Sur le plan militaire, nous savions et écrivions que les Forces Armées de la République Démocratique du Congo ( FARDC) d’aujourd’hui ne peuvent pas nous défendre bien en raison, notamment de la surreprésentation des généraux rwandais. 40 à 60 % de nos généraux sont rwandophones et rwandais. Le Sankuru de loin plus grand que le Rwanda n’ en compte qu’ un seul. Il faut y ajouter l’affairisme et la grande corruption dans les milieux des officiers congolais.
Il fallait un coup de balaie systématique. Le déficit de prospective anticipative (Lohata) notamment et celui de non implication de la population dans la défense du pays grossissent les faiblesses militaires congolaises. Je ne suis pas autorisé à parler du service des renseignements.
Enfin, la sous- administration congolaise retarde gravement notre développement. C’est une administration qui s’éloigne en tout point de vue du modèle bureaucratique à dominante rationnelle cher à M. Weber. La RDC n’a pas une carte d’identité nationale ; toute personne qui veut devenir congolais, le peut dans quelques minutes. Ce qui permet aux étrangers comme les rwandais de porter abusivement la qualité de congolais, car même le ministère de justice délivre avec facilité les attestations de nationalité . C’est la corruption ou la somme d’argent qui est en dernière instance déterminante.
La Direction Générale de Migration (DGM) laisse passer qui le veut avec n’importe quoi , sauf si on a un problème politique. En réalité, nous vivons avec de dizaines de millions de rwandais et autres étrangers qui peuvent être aussi des infiltrés tous les jours. Or, tout le monde n’est pas appelé à être politologue, pour comprendre que le pouvoir politique absent dans l’état de nature est né, dans les sociétés humaines, pour faire face à l’entropie d’origine externe et interne (G.Balandier, William La Pierre, J.Locke, JJ Rousseau, T.Hobbes ).
La politique ou mieux l’Etat aujourd’hui doit gérer la violence ( Lohata) ou mieux en détenir le monopole ( M. Weber ; N. Elias ). C’est dommage qu’en RDC, la violence ait éclatée ( Aundu ) mais surtout, l’Etat la subit; c’est un Etat réflexif ( Lohata ). Un pouvoir politique étatique qui ne maîtrise pas la violence n’en est pas un.