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Par Ghislain MADUALI
Le Gouvernement Congolais a, à travers le Ministère des affaires étrangères et de la Francophonie fustigé les propos de M. François Grignon Directeur des affaires politiques de la Mission de l’organisation des Nations unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo.
Dans une mise au point signée ce jeudi 07 Septembre, le Ministère des affaires étrangères congolais indique que le retrait de la Monusco de la RDC avait été décidé mais également annoncé par le Conseil de Sécurité de l’ONU dans sa Résolution n°2409(2018) du 27 mars 2018, et n’est resté que sa mise en application différée depuis 5 ans.
En outre, il précise que dans une correspondance adressée au président du Conseil de Sécurité des Nations unies, nullement la RDC a émis le vœu de précipiter le départ de la Monusco ou encore rompre le lien avec l’ONU.
« Pour quiconque a lu la lettre de Son Excellence Monsieur le Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Étrangères et Francophonie du 1″ septembre 2023, adressée au Président du Conseil de Sécurité de l’ONU, il aura certainement retenu qu’il ne s’agit nullement de précipiter le départ de la Monusco, encore moins de divorcer d’avec l’ONU, ce qui dément formellement les affirmations tendancieuses de Monsieur François Grignon» renseigne le Ministère des affaires étrangères congolais.
Par ailleurs, en dépit de la reconnaissance du Secrétaire Général de l’ONU de l’incapacité des forces onusiennes à faire face au mouvement rebelle du 23 mars (M23), et la détérioration de la situation sécuritaire dans la partie Est du pays, il serait criminel et de continuer à s’accrocher au maintien de cette mission onusienne.
« Dès lors que la plus haute autorité de l’ONU, en l’occurrence son Secrétaire Général, M. António Guterres, reconnait d’une part que la Monusco n’est pas capable d’affronter les groupes armés, particulièrement le mouvement terroriste M23, et constate d’autre part que la situation sécuritaire et humanitaire ne fait que se détériorer chaque jour d’avantage dans l’Est, spécialement dans la province du Nord-Kivu, il serait criminel et de continuer à s’accrocher au maintien de cette mission onusienne. Ce serait du reste défier le peuple congolais et ses dirigeants, et vouloir pervertir la Monusco qui risquerait d’être perçue comme une force de maintien de l’insécurité et de l’agression de la RDC par le Rwanda, au lieu de contribuer à sa stabilisation», lit-on dans le même document.
La partie congolaise note également que, la lettre ayant été adressée au Président du Conseil de Sécurité de l’ONU, le Ministère des Affaires Étrangères et Francophonie trouve irrévérencieux et indélicat, pour un fonctionnaire au sein de la MONUSCO, de s’autoriser d’y répondre à la place de la haute institution onusienne concernée. Certes, le retrait ne doit pas être précipité reconnait le gouvernement congolais, cependant il ne doit pas non plus être retardé, ni gêné par des atermoiements ou faux-fuyants.
Pour rappel, dans une conférence de presse tenue mercredi dernier à Kinshasa, M. François Grignon Directeur des affaires politiques de la MONUSCO a ténu des propos faisant allusion à la précipitation et au vide sécuritaire qui se créeraient au cas où le retrait de la mission onusienne intervenait avant décembre 2024, position fustigée par la RDC à travers le Ministère des affaires étrangères et de la Francophonie.