RDC : “La baisse du dollar ne suffit pas”, Stève Mbikayi

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Par Osée Ngolo LaPlume Engagée | ACTU NGOLO | +243834344477

Alors que le franc congolais connaît une appréciation spectaculaire face au dollar américain depuis plusieurs semaines, l’ancien ministre et député national Stève Mbikayi appelle à la prudence et à la cohérence dans la gestion de cette embellie monétaire.
Dans sa Tribune Libre n°140 intitulée « La baisse du dollar ne suffit pas », l’élu de la Mont-Amba souligne un décalage inquiétant entre la stabilité monétaire observée et la réalité vécue par la population.
“Sur le terrain, les prix ne baissent pas. La population ne ressent aucun bénéfice tangible de cette embellie monétaire. Par contre, elle en souffre”, écrit le député sur son X.

Une embellie monétaire… sans effets sociaux. Selon Stève Mbikayi, cette appréciation du franc congolais résulte notamment d’une meilleure discipline budgétaire et monétaire, d’un renforcement de la régulation du marché des changes par la BCC, et de l’injection massive de devises pour contenir la montée du dollar. Mais cette politique, salutaire sur le plan macroéconomique, ne profite pas encore directement à la population, les prix des produits de base restant stables ou élevés.

Un franc fiscal déconnecté du franc réel. Le député met en cause la fiscalité nationale, qu’il juge incohérente avec la nouvelle réalité monétaire.
“Si l’État affiche ses tarifs fiscaux en francs congolais, il les calcule en réalité sur la base du dollar américain. Cette pratique crée une distorsion économique et psychologique majeure.”

Cette contradiction, selon lui, freine la baisse des prix et entretient la méfiance des opérateurs économiques. En continuant de taxer selon un dollar “fort d’hier”, le gouvernement enverrait un signal négatif, laissant penser que le franc congolais fort ne serait qu’un phénomène temporaire.

Appel à une réforme fiscale immédiate. Pour Mbikayi, la clé réside dans une révision urgente des barèmes fiscaux et douaniers, en les alignant sur le taux réel du marché.
Une telle adaptation du “franc fiscal” au franc réel permettrait, selon lui, de redonner confiance aux importateurs, stimuler la consommation et traduire la stabilité monétaire en bien-être social.
“Le franc fort est une bonne nouvelle, mais il doit s’accompagner de prudence et de responsabilité collective. Il ne deviendra une victoire réelle que si l’État traduit cette performance monétaire en soulagement social palpable.”

Un message d’équilibre et de vigilance. La tribune de Stève Mbikayi, saluée pour sa lucidité, invite à ne pas se contenter des performances économiques visibles, mais à les ancrer dans la réalité du quotidien.
Elle résonne comme un appel à la responsabilité partagée entre le gouvernement, les opérateurs économiques et les consommateurs, pour transformer la stabilité du franc congolais en victoire sociale durable.

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